Hilda HILST
Hilda de Almeida Prado Hilst, plus connue comme Hilda Hilst (Jaú, SP, 1930 - Campinas, SP, 2004) est la fille unique du caféiculteur, journaliste, poète et essayiste Apolônio de Almeida Prado Hilst, fils d’un immigrant d’Alsace-Lorraine, et de Bedecilda Vaz Cardoso, fille d’immigrants portugais.
En 1932, ses parents se séparent. Sa mère quitte Jaú pour Santos avec Hilda et Ruy Vaz Cardoso, son fils d’un premier mariage. En 1937, Hilda entre au Collège Santa Marcelina de São Paulo. En 1945, elle commence ses études secondaires à l’Institut presbytérien Mackenzie. En 1948, elle entre à la Faculté de Droit de l’Université de São Paulo, où elle fait la connaissance de celle qui deviendra son amie de toujours, Lygia Fagundes Telles. Son premier livre, Omen, « Présage », publié en 1950, est reçu avec enthousiasme par les poètes Jorge de Lima et Cecília Meireles. En 1951, elle publie son deuxième recueil de poésie, Balada de Alzira, « Ballade d’Alzira ».
En 1952, après avoir terminé son cours de droit et avoir lu la « Lettre au Greco » de l’écrivain grec Nikos Kazantzakis, Hilda décide de s’éloigner de la vie trépidante de São Paulo. En 1966, elle s’installe dans la Casa do Sol, « Maison du Soleil », maison conçue par l’auteur pour être un lieu d’inspiration et de création artistique et qu’elle a fait construire sur la ferme de sa mère, près de Campinas. Hilda Hilst y vivra le reste de sa vie et y accueillera de nombreux écrivains et artistes.
En 1968, elle épouse le sculpteur Dante Casarini. Ils se sépareront en 1980, mais continueront à vivre à la Casa do Sol. En 1997, deux de ses romans de fiction, A obscena senhora D, « L’obscène Madame D » (1982) et Com os meus olhos de cão e outras novelas, « Avec mes yeux de chien et autres nouvelles » (1986) sont publiés par Gallimard, dans une traduction de Maryvonne Lapouge.
Avec plus de 40 livres de poésie, dramaturgie, chronique et prose, publiés entre 1950 et 2000, Hilda Hilst est l’un des protagonistes fondamentaux du paysage littéraire brésilien du 20e siècle. Cultivée, dotée d’une forte personnalité et d’un tempérament transgressif allant à l’encontre des coutumes de l’époque, Hilda Hilst rompt avec le bon ton littéraire. Elle est une poète lucide, consciente de ses actes et de ses paroles. Sa poésie aborde des thèmes tels que la solitude, la mort, l’amour, la folie, le mysticisme et l’amour érotique, d’une manière énigmatique et mystique. Avec une grande originalité, elle crée un imaginaire poétique dans lequel les questions métaphysiques se confondent avec les faits quotidiens.
Oleg ALMEIDA et Philippe MONNEVEUX
(Revue Les Hommes sans Epaules).
Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules
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DOSSIER : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours n° 49 |